Le comptable compte, le manouvrier manoeuvre, le dramaturge dramatise, l'ingénieur s'ingénie, le romancier romance et l'imbécile, lui,...

L'imbécile compile
.

En marge :

Mais que fait la police ?

(Où l'on convoque la police)

XIX. De l'emploi d'armes à létalité réduite

Maurice Rajsfus scribebat :

“A Montigny-en-Gohelle (Pas-de-Calais), un homme d’une trentaine d’années était abattu à son domicile, après son interpellation par des policiers. Ce dangereux « individu » était recherché pour avoir tenté d’extorquer de l’argent à la gérante d’un hôtel. Selon les policiers, qui étaient au nombre de trois pour cette opération l’homme se serait jeté sur eux avec une paire de ciseaux en main. ; d’où la nécessité de tirer sur lui en le blessant mortellement. Il est vrai qu’en école de police et, plus généralement dans les stands d’entraînement au tir, les cibles ne comportent que la tête et le tronc – d’où la difficulté d’apprendre à tirer dans les jambes. Est-il nécessaire de préciser que dans les bavures évoquées ici, les victimes sont originaires de pays du sud ?”

(Maurice Rajsfus, « Plus ça change » in Que fait la police ?, 1 mai 2013, quefaitlapolice.samizdat.net/...)
 
Céans, le mercredi I mai MMXIII

Les policiers en France apprennent que le seul emploi légitime de leur arme de service à l'encontre d'un homme est la défense face à une atteinte potentiellement mortelle et injustifiée que celui-ci serait en passe de réaliser. Dans ce contexte, les policiers (hormis les services spécialisés et spécifiques comme le RAID) n'ont aucune raison légitime « d'apprendre à tirer dans les jambes ». S'ils font usage de leur arme, c'est qu'ils doivent impérativement mettre hors d'état de nuire un homme dangereux de manière imminente, et non pas l'empêcher de marcher. Un homme armé d'une grenade, par exemple, ne doit pas être immobilisé mais abattu.

Si le but est avant tout d'immobiliser, il est bien plus cohérent d'employer une arme à létalité réduite. Si un lanceur de balles de défense/flashball ou pistolet à impulsion électrique/taser peut tuer, éborgner, le risque est bien moindre que celui présenté par du « tir dans les jambes » : à supposer que les policiers soient capables de faire un tir assez précis pour atteindre les jambes -douteux lorsque l'on sait que la règle en France est pour les policiers de trois séances de tirs annuelles-, c'est naïvement, notamment, oublier la présence d'artères dans les jambes. La situation s'est encore aggravée, en outre, depuis que les policiers sont dotés de munitions à tête creuse (en.wikipedia.org/...) depuis l'affaire Granomor/Quenemer : les projectiles ne transpercent plus plusieurs corps, il faut donc que le corps atteint absorbe plus ; c'est de la physique. Dans un cas comme celui présenté, où l'insensé est armé de ciseaux, pouvant tuer, éborgner, mais seulement au contact, ce n'est qu'à défaut de lanceur de balles de défense ou pistolet à impulsion électrique que l'emploi du pistolet 9mm devient inévitable.

Là où l'affaire est cocasse, c'est que dans son éditorial du mois, le brave Maurice Rajsfus se prend à rêver du retrait des armes à létalité réduite évoquées plus haut.

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