Il ne me viendrait pas à l'esprit de vous faire l'affront de résumer le présent au passé. L'actualité récente suggère tout de même que la thématique de cette chanson des années 1980 n'est pas tout à fait hors-sujet de nos jours, cf. leparisien.fr/...

Les squats existent toujours, et pas uniquement du fait des peuplades franchement importées de l'Est de l'Europe - le logement n'étant guère devenu un droit réellement opposable, en dépit des circonvolutions plus épisodiques qu'épiques d'élus peut-être en mal de reconnaissance (fr.wikipedia.org/...). La dimension festive de ces quartiers sauvages, hors-normes, est toujours présente -n'avons-nous pas appris que l'artiste trentenaire, Joachim Gatti (larevuedesressources.org/...), éborgné à l'occasion des troubles post-évacuation du squat de la Clinique du boulevard Chanzy à Montreuil, préparait des gnocchis faits main avant le drame ? Il en va de même pour la dimension guerrière des relations entre squatteurs et incarnations de l'ordre social - des pluies de canettes aux pluies de pétards et de chaises.

Vérités de La Palisse ? La question n'est pas réellement d'établir des similitudes entre cette vieille chanson et des situations d'actualité. Il s'agit juste d'observer qu'il est possible d'être sensible à la question socio-économique du squat, de regarder avec bienveillance sa dimension culturelle, tout en admettant que le squat s'inscrit dans une logique d'affrontement physique avec les forces de l'ordre.

De là, débattre de l'utilité des moyens employés par les forces de l'ordre (ex : « les Verts proposent l'interdiction des lanceurs de balles de défense » - tempsreel.nouvelobs.com/...) ou s'étonner de démonstrations de force de part et d'autre (ex : « La maire de Montreuil, Dominique Voynet, a dénoncé "une démonstration de force totalement inutile" - humanite.fr/...), semble absurde. Il ne s'agit pas des causes des affrontements, mais uniquement des formes de leur incarnation.