Le comptable compte, le manouvrier manoeuvre, le dramaturge dramatise, l'ingénieur s'ingénie, le romancier romance et l'imbécile, lui,...

L'imbécile compile
.

En marge :

100 Centre Street

(Où l'on convoque les magistrats)

VI. De la prévention de la récidive : le cas David G. de Rocquebrune

Mathieu Delahousse scribebat :

“Ils ne sont pas si vieux mais ces dossiers et rapports d'expertises avaient déjà été archivés. Ils ressortent aujourd'hui en toute hâte pour tenter d'apporter des réponses à la batterie d'enquêtes administratives et médicales que le préfet des Alpes-Maritimes, Francis Lamy, a diligentées après le drame de Roquebrune-Cap-Martin. Samedi soir, dans un geste de folie, David G., 27 ans, y a tué à coups de couteau un retraité avant d'en blesser deux autres. Il était en "sortie d'essai" après deux ans et demi d'hospitalisation d'office qui avaient suivi l'agression en 2005 du concierge de cette même résidence de la Côte d'Azur. Une information judiciaire a également été ouverte par le procureur de Nice, Éric de Montgolfier. Le meurtrier présumé a été placé en détention mais, d'un avis général, il devrait revenir rapidement vers un hôpital psychiatrique.

Dans les expertises médicales, que Le Figaro a pu consulter, on retient en effet que David G. souffre de "psychose schizophrénique paranoïaque", d'hallucinations multiples et qu'"il présente un état dangereux et un risque de récidive non négligeable"… Ce portrait a été dressé le 4 juillet 2005 par deux experts psychiatres mandatés par un juge d'instruction de Nice après l'agression du concierge. À cette date, sur procès-verbal, il précisait : "La voix m'a orienté vers ces deux personnes (un voisin et le concierge) parce qu'ils m'avaient implanté une puce dans la tête. La voix me disait de tuer le concierge." Devant un tel tableau et comme l'avait par ailleurs fait au mois d'avril 2005 la cour d'appel de Paris pour un vol avec violence commis par David G., le juge de Nice avait donc déclaré un "non-lieu psychiatrique" et, comme le prévoient les textes, transmis le dossier aux autorités administratives et médicales.

Après l'agression, Marcel Rodriguez, le concierge frappé de dix-huit coups de couteau en mai 2005, avait quitté la résidence, souffrant de lourdes séquelles. Mais en avril dernier, cet ancien gendarme avait alerté par lettres recommandées préfet, procureur, maire et commissaire : "Mon agresseur est dehors et revient sur les lieux de son massacre, ce qui me fait craindre le pire." Le procureur avait alors répondu que la justice n'est plus saisie mais que le préfet avait pris un nouvel arrêté d'hospitalisation d'office.

Aujourd'hui, il apparaît que moins de trois mois après cette alerte un certificat médical daté du 21 juin - et qualifié de "très favorable" par ceux qui l'ont lu - a permis à David G. de bénéficier d'une "sortie d'essai". C'est pour comprendre les conditions de ce feu vert que les enquêtes sont lancées tous azimuts. Deux nouveaux experts ont été nommés par le procureur. Un médecin de l'Inspection générale des Affaires sociales est également attendu à Nice. Mais "la problématique risque de se reproduire exactement de la même façon si ces experts concluent à nouveau à l'irresponsabilité", redoute Éric de Montgolfier. Frédéric Hentz, avocat à Nice, craint pour sa part que la société soit "démunie" face au casse-tête de la prise en charge des malades mentaux dangereux. Son client, le concierge de la petite résidence jusque-là tranquille, a engagé au tribunal administratif une plainte pour faute lourde contre l'État. Il dénonce le fait que des courriers d'alerte, encore antérieurs à la première agression, n'aient rien permis d'éviter.”

(Mathieu Delahousse, « Le tueur de Roquebrune déjà deux fois "irresponsable" » in Le Figaro, mardi 5 janvier 2009, lefigaro.fr/...)

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