Le comptable compte, le manouvrier manoeuvre, le dramaturge dramatise, l'ingénieur s'ingénie, le romancier romance et l'imbécile, lui,...

L'imbécile compile
.

En marge :

SOS Cuerrle Tribale

(Où l'on vagabonde en Afrique)

II. Du devoir de réserve comme cache-misère

Bernard Girard scribebat :

“Entre injonctions politiques, nostalgie d’un passé fantasmé et routines professionnelles, l'enseignement de l'histoire peine à se renouveler et surtout à faire sens auprès des élèves. Au point que l'on peut se poser la question : l'histoire à l'école, pour quoi faire ?

par Bernard Girard, enseignant en collège

[...]

Poser la question des causes des guerres

S’il s’agit de mémoire, peut-être faudrait-il, d’abord, poser les bonnes questions :

sur les causes des guerres, toujours futiles en regard des résultats ;

sur l’obligation faite à des millions d’hommes de sacrifier leur vie pour défendre des frontières qui ne sont jamais qu’un pointillé sur une carte ;

sur l’obéissance aveugle exigée par des chefs criminels abusivement qualifiés de « héros » ;

[...]

Commémorer pour détourner le regard

En 1994, alors que les enfants des écoles étaient réquisitionnés pour le 50e anniversaire du débarquement en Normandie, le Rwanda était la proie du génocide que l’on sait, avec la complicité des « Grands » de ce monde qui se pressaient sur les plages du débarquement.

Très souvent, la commémoration apparaît comme un moyen commode pour détourner le regard de ce qui se passe sous nos yeux, pour se donner bonne conscience à moindre coût.

Depuis 1914, les guerres n’ont jamais cessé, même si elles se sont déplacées, alimentées par le commerce des armes et les budgets militaires démentiels. Alors que le monde a dépensé l’an passé plus de 1 700 milliards de dollars pour faire la guerre (Sipri, avril 2012), que le budget militaire de la France est l’un des plus élevés en Europe, que la France s’honore d’être l’un des premiers exportateurs mondiaux d’armement, comment croire à l’honnêteté des cérémonies commémoratives du 11 Novembre ?”

(Bernard Girard, « 11 Novembre : on rend hommage à la guerre, pas aux morts » in Rue 89, 10 novembre 2012, blogs.rue89.com/...)
Céans, le dimanche XI novembre MMXII

Depuis 1914, les guerres n'ont jamais cessé, lisons-nous : les siècles précédents étaient-ils des siècles de paix constante ? La guerre est-elle propre au XXe siècle ? En quoi ?

Est-ce parce que la France a un budget militaire des plus élevés en Europe qu'elle guerroie à tout va ? Est-elle allée faire la guerre au Rwanda, par exemple, ou a t-elle raté cette opportunité d'interrompre un génocide ?

Le Débarquement des forces alliées en Normandie, première étape vers la libération de la France et de l'Europe, a t-il été célébrée comme dérivatif ? N'est-ce pas un moment particulièrement important de l'histoire de la France au cours du XXe siècle, à l'occasion duquel des milliers de soldats n'ayant aucune attache particulière à la France ont perdu leur vie ? Etait-ce alors qu'une histoire de « pointillé sur une carte », Dwight Eisenhower, Omar Bradley, etc, étaient-ils des « chefs criminels », et si oui quels crimes avaient-ils commis ?

Il va de soi qu'il s'agit d'un article puéril, hésitant confusément entre tiers-mondisme et pacifisme, fustigeant ainsi la non-intervention au Rwanda dans le même mouvement que l'importance donnée à l'Armée, sans jamais prendre en considération l'interdépendance entre la notion de guerre humanitaire et le maintien d'une force armée dominante. Ce qui est trouble, c'est qu'on donne des postes d'enseignement et des tribunes à des idéologues aussi médiocres. Là prend tout son sens l'exigence de réserve des fonctionnaires : on aimerait ignorer qu'une telle médiocrité puisse être non seulement tolérée mais encore félicitée et publiée.

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